Amélie Nothomb - Le fait du prince

Voici le 17e roman d'Amélie Nothomb qui se retrouve dans ma bibliothèque. Chaque année, à cette époque-ci, comme une vieille habitude, j'achète le nouvel opus de cette auteure belge, et je le lis en l'espace d'une soirée.

Je ne nierai pas que les romans d'Amélie Nothomb peuvent apparaître comme une sorte de «fast food» littéraire. On les dévore avec gourmandise, même si parfois ils nous laissent sur notre appétit.

Le fait du prince n'a pas reçu de très bonnes critiques. Bien que ce roman ne soit pas à la hauteur de ses meilleurs -- en particulier Hygiène de l'assassin et Stupeurs et tremblements -- il est cependant beaucoup plus réussi ceux qu'elle a produits au cours des quatre ou cinq dernières années.

L'histoire est un peu kafkaïenne. Un homme fait irruption dans l'appartement d'un certain Baptiste Bordave. À peine entré, le visiteur meurt d'une crise cardiaque. Plutôt que d'appeler les services d'urgence ou la police, Baptiste prend la fuite avec l'argent et la jaguar du mort, en se disant qu'il faudra plusieurs jours avant que l'on découvre son cadavre.

Poussé par une pulsion irrésistible, il se rend à l'adresse de celui qui vient de mourir et utilise ses clés pour pénétrer à l'intérieur de sa riche villa. Il y découvre une jeune femme qui ne se surprend même pas de sa présence et qui lui offre tout naturellement son hospitalité. Pourquoi? Tout en profitant d'une vie de pacha bien à l'abri dans cette villa merveilleuse, Baptiste cherchera quand même à comprendre ce qui lui arrive.

Comme toujours, la lecture de la prose de Nothomb coule de source, en particulier en ce qui concerne les dialogues que l'auteure maîtrise parfaitement. C'est justement la présence de nombreux dialogues qui permet une lecture si rapide de ses romans.

Seul bémol : la fin. Un peu banale et qui laisse des questions sans réponses. Malgré tout, ce fut une belle soirée de lecture, sans se casser la tête, en se laissant tout simplement guider par cette histoire. un peu étrange certes, mais agréable à suivre.