Bon! J'ai pris beaucoup de retard dans mes critiques de CD, alors j'y replonge. Malheureusement, ça commence mal...
J'étais très intrigué par ce nouvel album de Mara Tremblay dont la pochette a fait parler d'elle plus que les chansons qu'il contient. On y voit la chanteuse, nue, qui nous jette un regard assuré, ce qui ne cadre pas très bien d'ailleurs avec le titre de l'album car elle n'a pas l'air intimidée du tout!
Malgré tout, cette pochette pouvait laisser croire qu'on retrouverait une nouvelle Mara Tremblay, tel un papillon sorti de son cocon, qui a trouvé sa voie et qui a décidé de s'affirmer.
Si Mara a trouvé sa voie, elle s'y est quand même perdue en chemin.
Fausses notes
Dès la première chanson, il y a fausse note, et dans le sens premier du terme. La fin de chaque refrain nous offre, si j'étais poli je dirais «une sorte de dissonance artistique», mais comme je n'ai pas à l'être, je dirai simplement que ça fausse et que ça me grafigne les tympans.
Et cette manie de chanter sur les quarts de ton, on la retrouve en deux ou trois autres occasions sur le disque. C'est achalant pas à peu près!
Mais où est Mara?
Passons à la deuxième chanson... mais où est Mara? Quoi, vous me dites que ce petit filet de voix susurré à la manière de tant de chanteuses françaises, c'est vraiment elle? Allons donc! Mais oui, c'est elle, mais en même temps ce n'est pas elle. Ce n'est plus de la métamorphose, c'est carrément une mutation génétique! Je n'arrive pas à croire à cette Mara-là...
En plus, on le sait, sa poésie n'est pas toujours intéressante, souvent terre à terre. Cela devient totalement insupportable enrobé dans des orgies d'arrangements pour claviers planants et aériens. Mauvais choix.
Et que dire de l'utilisation du Wurlitzer, ce piano électrique en vogue dans les années 1970! Non seulement ça ne «fitte» pas, mais en plus on se demande s'ils savent en jouer comme il faut.
Finalement, je devrais me plaindre aussi qu'il n'y ait que trente minutes de chanson sur ce CD. Mais pour une fois, je trouve que c'est bien assez.
Ma note : 3/10
2 commentaires:
Je suis tombée par hasard sur ta critique. Je sais que ça n'a pas à être professionnelle puisque ce n'est qu'un blog, mais je suis quand même intriguée par ton background musical.
Tout d'abord, ce que tu appelles des fausses notes sont en fait soient des extensions d'accords (C'est à dire des notes qui font parties de l'accord, mais qui sont autres que les trois notes principales. Si tu sais ce qu'est un accord. Ces "fausses notes", qui ne le sont pas, peuvent être la septième, neuvième, onzième ou treizième.) Il s'agit aussi parfois d'anticipation. Les anticipations sont des notes qui appartiennent au prochain accord, mais qui arrivent avant celui-ci.
Cet album de Mara se veut un album plus assumé que les précédent. Elle n'a donc pas à chanter fort pour dire et ressentir ses paroles. Son interprétation est très intime et personnelle.
Peut-être que la musique un peu plus underground et originale n'est pas fait pour toi. J'ai vaguement consulté tes autres critiques et tu sembles écouter beaucoup d'artistes qui ne se réinvente pas ou très peu. Plusieurs groupes utilisent les arrangements (un arrangement est un peu l'enrobage de la chanson, c'est-à-dire le choix de l'instrumentation, des contre-mélodies, des sons électroniques, etc.) avec beaucoup de claviers et de sons électroniques actuellement. Ça fait partie d'une vague si on peut dire.
Bref j'espère t'avoir appris quelques notions musicales qui pourront t'être utiles dans tes prochaines critiques, qui j'espère, seront plus constructives.
Je n'ai pas de blog, mais j'essaierai de reppasser.
Au plaisir.
Annie
Chère Annie,
Tout d'abord, je te remercie pour ton commentaire. C'est si rare que je reçoive des réactions aux critiques artistiques publiées dans ce blogue.
Premièrement, ne t'inquiète pas, je sais ce qu'est un accord et toutes les notes en «Xième». Mais, personnellement, je considère que ces connaissances ne changent rien à ma critique.
Le fait de pouvoir décortiquer un accord, de nommer les notes une à une ou de démontrer que nous sommes en présence d'un accord diminué avec une finale sur la treizième ne rend pas le tout plus harmonieux.
Quand j'étais jeune -- et je vais un peu afficher mon âge -- ce n'est pas parce que ma mère me disait que l'huile de foie de morue était bonne pour ma santé qu'elle devenait miraculeusement meilleure au goût...
Un accord qui me semble dissonant ou faux, ne le sera pas moins parce que je sais son nom ou qu'il s'agisse d'une extension ou d'une anticipation.
Si Mara Tremblay souhaitait, avec cet album ,réussir un succès d'estime auprès de l'auditoire underground, elle aura sans doute atteint don objectif puisque, ici à Québec, je n'ai entendu des extraits de cet album que sur Radio-Canada et les stations communautaires CKRL et CKIA, ce qui démontre d'ailleurs que je ne remplis pas mes canaux auditifs du son commercial des stations FM à la mode.
Par ailleurs, si elle croyait faire une percée plus importante, élargir son public, c'est probablement un coup d'épée dans l'eau.
Et, en terminant, je le répète, l'appréciation d'une oeuvre ne peut être qu'une analyse de la technique artistique qui se trouve dedans. Il faut tout d'abord qu'elle nous apparaisse harmonieuse, qu'elle nous touche au coeur.
Ce n'est qu'après qu'on utilise notre tête pour l'analyser en profondeur.
Publier un commentaire