Environ trente minutes avant le début du spectacle, nous avions l’impression que nous ne serions qu’une poignée de spectateurs. Tout compte fait, nous devions être entre 250 et 300, assez en tout cas, pour foutre une ambiance du tonnerre dans la salle.
Je ne pensais pas qu’il pouvait y avoir autant de Français à Québec, car tous les accents d’outre-Atlantique se mélangeaient autour de nous. En fait, la salle était surtout composée de Français et de jeunes… Alors, ma blonde et moi, quinquagénaire (ou presque) québécois, nous avions l’air de deux petits érables à sucre perdus dans un vignoble.
Les Ogres…
Bon, il serait bien le temps que je parle du spectacle. Les Ogres de Barback, c’est tout d’abord une histoire de famille. En effet, les quatre membres du groupe sont frères et sœurs : Fred, Sam et les jumelles Mathilde et Alice. Ils partagent tous un extraordinaire gène de la musique. Multi-instrumentistes, chacun d’eux peut sans difficulté passer de la guitare au trombone, en passant par le violoncelle, la clarinette, la flute, la contrebasse, la trompette, et j’en passe.
En fait, de chanson en chanson, au moins deux membres du groupe changent d’instruments. C’est toute une logistique en soi, que de coordonner toutes ces transitions sans perte de temps. D’ailleurs, deux accessoiristes sont nécessaires juste pour déplacer les instruments.
Avant même qu’une première note soit jouée, nous avons perçu un mouvement dans la salle. Les jeunes descendaient silencieusement les allées. Puis, au premier accord de guitare, l’avant-scène a été envahie par les fans et la fête a commencé.
Les Ogres de Barbarck, c’est un mélange de musique qui s’inspire parfois des Tziganes, parfois de la fanfare municipale, parfois de l’accordéon musette, parfois du ska, et parfois de tous ces styles à la fois. Sur des textes souvent socialement et politiquement engagés, ils appellent à la fête, dans la mouvance d’autres orchestres « frères » comme Tryo, Zebda, les Hurlement d’Léo, Debout sur le Zinc, la Rue Kétanou et autres.
Bon, j’avoue que j’ai senti une certaine frustration quand les jeunes sont venus faire un mur devant la scène, un peu à la manière des joueurs de foot devant leur but. Pendant une bonne partie du spectacle, je suis resté assis pour ne pas, à mon tour, cacher la vue des spectateurs derrière moi. Puis, finalement, je me suis laissé emporter par la fête et je me suis à mon tour dégourdi les jambes sur les rythmes de la famille Burguière.
La prochaine fois, j’espère que leur passage sera mieux publicisé. Nous aurions été déçus de les avoir ratés.
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