lundi 30 juillet 2007

Ingmar Bergman (1918 - 2007)

Décidément, les monuments du cinéma n'ont pas la vie facile par les temps qui courent! Après le décès de Michel Serrault, voilà qu'aujourd'hui nous apprenions la mort du grand réalisateur suédois Ingmar Bergman.

En apprenant la nouvelle, je me suis vu à 18 ans, au milieu des années 1970, alors que je regardais assidûment le défunt Ciné Club présenté le dimanche soir à Radio-Canada, en fin de soirée. À cette époque, j'avais eu l'occasion de regarder de nombreuses réalisations de Bergman -- en m'arrachent les yeux pour lire les sous-titres sur une minuscule télé en noir et blanc -- dont en particulier de grands chefs-d'oeuvre tels que Le septième sceau, Les fraises sauvages ou Persona. Au même moment, plus de 25 ans après la réalisation de son premier film, Bergman connaissait enfin un succès international avec Cris et chuchotements et, surtout, avec Scènes de la vie conjugale.

En même temps que j'écris ces lignes, je me demande qu'est-ce qui pouvait bien m'attirer dans le cinéma de Bergman, moi un jeune adulte issu d'une famille sans véritable culture cinématographique. Pourquoi je demeurais ainsi rivé devant l'écran à écouter des personnages parler dans une langue incompréhensible, quand ils parlaient car, souvent, le silence tenait lieu de dialogue. Des films lents, sombres et... vieux!

Et pourtant j'étais captif devant ces acteurs -- les merveilleux Max Von Sydow, Bibi Anderson, Ingrid Thulin, Gunnar Bjornstrand ou Liv Ullmann -- qui tenaient tout le film sur leurs épaules. J'étais intéressé par ces réflexions sur la foi, la folie ou l'amour. Finalement, j'étais envoûté par ces gros plans si caractéristiques des films de Bergman qui nous donnaient l'impression de pénétrer jusqu'au fond de l'âme des personnages.

Après la télé noir et blanc, j'ai pu enfin voir des films de Bergman au grand écran : Cris et chuchotements, Face-à-face et Sonate d'automne dont le poster géant a trôné pendant des années dans notre appartement de l'époque.

Tiens, justement, c'était une autre époque, celle où le cinéma d'auteur n'avait pas encore été écrasé par les blockbusters étatsuniens...

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