lundi 29 octobre 2007

Cinéma : Vers l'inconnu (Into the wild)

« For happiness to be real it must be shared. »

Oui, pour que le bonheur soit réel, il doit être partagé. C'est ce que découvre Christopher McCandless (Emile Hirsh) au bout de son long périple qui le mènera de la côte est des États-unis jusqu'en Alaska où il souhaite vivre en pleine nature, en retrait de la société.

Au moment de faire son inscription à l'université, ce jeune homme brillant du début de la vingtaine donne tout son argent -- 20 000 $ -- à Oxfam, brûle tous ses papiers d'identité et quitte ses parents et amis sans les avertir. Nous le suivrons tout au long de sa route et de ses rencontres.

« Qu'est-ce que tu fuis ainsi », lui demande un vieil homme avec qui il se liera d'amitié. Christopher ne croit pas ou ne veut pas croire qu'il est en fuite, mais plutôt qu'il est en quête d'un idéal issu de ses lectures d'auteurs comme Henry David Thoreau ou Jack London. La quête de Christopher, c'est aussi un peu la recherche de la pureté de l'homme sauvage, à la manière de Jean-Jacques Rousseau.

Sean Penn nous offre un magnifique film tiré du roman de Jon Krakauer inspiré d'un fait vécu. Rapidement, la connexion personnage principal/spectateur s'établit solidement et nous voulons le suivre sur toutes les routes. C'est la clé d'un road movie réussi, tout comme la pertinence des personnages secondaires que le héros rencontre sur son chemin. En y ajoutant les paysages extraordinaires de l'ouest étatsunien, du Grand canyon et de l'Alaska, des chansons folk-country qui évoquent le voyage et la liberté, tous les ingrédients pour la réussite sont bel et bien présents. Sean Penn a su les utiliser avec brio pour en faire un film brillant qui mérite bien les excellentes critiques qu'on peut lire à son sujet. De plus, avec un tel sujet, plusieurs réalisateurs étatsuniens auraient sombré dans l'erreur de vouloir en faire un grand message pour l'humanité. Sean Penn a fait bien attention de ne pas appuyer indûment sur le bouton du moralisme...

Outre Christopher, on s'attache à tous les personnages secondaires de ce film, que ce soit le couple de vieux hippies, l'agriculteur festif, magouilleur et bon buveur (Vince Vaughn) ou le vieil homme prêt à l'adopter. Je souligne également la brillante performance de William Hurt dans le rôle du père de Christopher, particulièrement dans la scène où il marche un peu perdu dans la rue et qu'on voit tout à coup monter en lui toute la douleur de ne pas avoir eu de nouvelles de son fils depuis plusieurs mois.

Voilà, je n'en dis pas plus, de peur de gâcher votre plaisir en vous dévoilant trop d'éléments de ce beau film que je vous invite à aller voir.


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