Peut-être que, tout comme le shérif de ce film, suis-je devenu trop vieux... En effet, il semble que je n'accepte plus sans broncher que le cinéma d'auteur me désarçonne, me laisse sur ma faim ou m'oblige à réfléchir pendant de longues heures sur une finale qui n'en est pas une.
Mais commençons par le commencement...
No Country for Old Men est le douzième film des frérots Ethan et Joel Coen, que nous aimons bien ma blonde et moi. Fargo, L'homme qui n'était pas là, Le grand Lebowski et même Tueurs de dames -- ce dernier n'ayant pas eu l'assentiment des critiques -- nous ont ravis. Il va sans dire que nous avions hâte de voir No Country for Old Men, d'autant plus que les critiques étaient excellentes et qu'il venait de recevoir plein de Oscar.
Le film se passe à la frontière du Texas et du Mexique, au début des années 1980. En plein désert, Llewelin Moss (Josh Brolin) découvre la scène d'un règlement de compte entre trafiquants de drogue et, surtout, met la main sur une valise remplie d'argent, la valise qui déclenchera une chasse à l'homme dont il sera la cible principale.
Il est en effet poursuivi par un inquiétant tueur psychopathe, magnifiquement interprété par Javier Bardem, qui élimine tous ceux qui se trouvent sur son chemin sans en ressentir la moindre émotion. En filigrane de cette poursuite, on retrouve aussi le shérif Ed Tom Belle (Tommy Lee Jones) qui est complètement dépassé par les événements, qui n'arrive plus à analyser la situation parce que les codes du monde criminel ont changé. Il est le vieil homme du titre qui ne comprend plus le pays dans lequel il vit.
Comme dans tous les films des frères Coen, les acteurs sont magnifiquement dirigés et défendent leurs personnages avec talent. Sur le plan cinématographique, tout est filmé avec talent, tant pour les scènes ensoleillées du désert que pour celles qui se déroulent dans la noirceur glauque de la nuit.
Et tout à coup, le film est fini...
En fait, tout est parfait jusqu'au moment où, sans qu'on ne le voie venir, alors qu'on attend une conclusion quelconque, le générique démarre et le film est terminé... on se retrouve en déséquilibre sur un seul pied, à regarder son voisin avec un point d'interrogation dans le front, à se demander même s'il ne manque pas quelques minutes au film...
Nous avons eu l'impression de s'être embarqués dans un bateau pour une croisière et, qu'au lieu de nous amener au port, on nous avait jetés par-dessus bord sans nous avertir... ce qui est bien dommage, car cela nous a laissé un goût amer dans la bouche, ce qui est venu détruire toutes les autres grandes qualités du film.
Pour cette raison, je ne lui aurais pas donné de Oscar.
dimanche 2 mars 2008
No Country for Old Men
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