Sweet Charity
Comédie musicale présentée au Théâtre du Rideau vert.
Mettant en vedette : Marie-Ève Beaulieu, Gabriel Sabourin, Pierre Gendron, Paul Cagelet, Nathalie Gadouas, Émily Bégin et autres.
Mise en scène : Denise Filiatrault.
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Il est rare que je m'ennuie pendant un spectacle. Or, au Théâtre du Rideau vert (TRV) samedi après-midi dernier, pendant la présentation de Sweet Charity, si j'avais été à la maison devant mon téléviseur, j'aurais zappé vers une autre station...
Je n'étais pas le seul à m'ennuyer : à l'entracte, les trois personnes avec moi partageaient le même sentiment.
Pourquoi? Parce qu'il s'agit tout d'abord d'une comédie musicale qui a terriblement mal traversé les années depuis sa création en 1966. Quarante ans plus tard, cette histoire mièvre d'une jeune fille naïve qui cherche l'amour absolu et dont les grands rêves s'écroulent les uns après les autres, au rythme des hommes qu'elle côtoie, c'est malheureusement une trame qui a dépassé sa date de péremption.
« C'est obsolète », comme l'a si bien dit Louise Forestier lors de l'émission Je l'ai vu à la radio, l'une des rares critiques négatives de Sweet Charity, avec celle de Dany Laferrière, ce qui laisse étrangement supposer que les critiques montréalais protègent indûment Denise Filiatrault, le festival Juste pour rire et le Théâtre du Rideau Vert (dont Quebecor est le principal commanditaire, d'où la grande possibilité que la critique du Journal de Mourial soit biaisée!).
Pour sauver une histoire aussi insignifiante, il fallait des chanteurs de grands talents, des danseurs proposant des chorégraphies surprenantes, une mise en scène époustouflante. Commençons par le meilleur. Les décors et les changements de scène sont fort réussis, étant donné que, paraît-il, les coulisses du TRV sont minuscules. Sur ce plan, il y a de belles trouvailles.
Pour ce qui est de la mise en scène elle-même, tout semblait synchronisé au quart de tour, ce qui n'est pas étonnant avec Denise Filiatrault. Mais tout est terriblement classique et conventionnel, d'où le peu d'intérêt en fin de compte. Même chose pour les chorégraphies qui auraient bien pu se retrouver au Match des étoiles.
Par déformation professionnelle, j'ai aussi été agacé par la traduction des textes des chansons. Il me semble qu'on aurait pu travailler un peu plus sur ce point pour permettre aux textes français de mieux s'adapter à la mélodie. Parfois, ça rentrait tout croche.
Les chanteurs et les chanteuses étaient couci-couça, quelques fausses notes et surtout, des harmonies vocales ratées à vous en arracher les tympans! Ainsi, on y voit des comédiennes de talent qui chantent sans justesse, des danseurs qui jouent approximativement, et Émily Bégin qui réussit le triplé, soit de danser, chanter et jouer très moyennement dans chacun des cas!
Finalement, l'erreur première est d'avoir choisi de monter cette comédie musicale, dépassée par ses propos et son style. Comme l'a dit Dany Laferrière, et je suis entièrement d'accord avec lui, il fallait compenser pour l'insignifiance et la minceur du sujet par un traitement novateur, ce qui n'a pas été fait.
lundi 19 mai 2008
Sweet Charity
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