lundi 12 janvier 2009

Jules Verne : un écrivain déçu

Après la déception passée de ne pouvoir lire tout de suite Un monde sans fin de Ken Follett pour cause d'erreur d'impression de la copie que j'avais en main, je me suis rabattu sur cette biographie de Jules Verne qui traînait dans la maison depuis plusieurs mois.

Ce qui m'a frappé dans cette biographie c'est de constater que malgré tous les succès que Jules Verne a connus de son vivant, il a passé toute sa carrière à espérer qu'un jour il soit reconnu par ses pairs comme un grand écrivain.

Verne aurait tant aimé qu'on rende hommage à ses qualités littéraires, tout comme on l'a fait pour Victor Hugo ou Alexandre Dumas. Pour son malheur, son premier succès -- Cinq semaines en ballon -- allait l'enfermer dans un style dont il ne pourra jamais s'échapper : le roman d'aventure basé sur de grandes connaissances scientifiques, ce qui était considéré à l'époque comme de la littérature mineure, voire même, de la littérature pour enfants.

Ainsi, à chaque fois, on le présentait comme un vulgarisateur scientifique plutôt que comme un écrivain, ce qui le désolait. Il faut dire cependant qu'il a un peu été l'artisan de son propre malheur en se laissant berner par son éditeur qui empochait plein d'argent avec les romans d'aventure de Jules Verne. Alors, il trouvait tous les moyens pour l'inciter à poursuivre dans la même voie.

Pour le reste, ce n'est pas quelqu'un avec qui j'aurais eu des affinités. Plutôt de droite, mauvais père, mauvais mari, un peu malade imaginaire et d'un caractère grognon, il n'était pas un homme vraiment à la hauteur de son oeuvre.

En terminant, je lui dois cependant un excellent souvenir, soit la lecture des deux tomes de Michel Strogoff alors que j'avais onze ans. L'image du héros qui aurait dû devenir aveugle à cause d'une lame chauffée à blanc passée devant ses yeux, mais qui finalement évitera le pire parce qu'au même moment, une pensée triste lui avait suffisamment mouillé les yeux pour les protéger, cette image m'a marqué pour la vie. Je me souviens encore de cette lecture comme si c'était hier.

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