La part de l'autre -- Éric-Emmanuel Schmitt

Voilà un roman qui traînait sur le piano depuis plusieurs mois et dont je remettais toujours la lecture, pas parce qu'il ne m'intéressait pas, au contraire, mais tout simplement parce que je n'étais pas dans le mood de plonger dans la vie d'Adolf Hitler, vraie ou fictive.

Car il y a vraiment deux histoires dans ce roman. Une partie biographique et une partie romancée. En fait, Schmitt a émis l'hypothèse suivante : que serait-il arrivé à Hitler s'il n'avait pas été refusé à l'École nationale des Beaux-Arts, lui qui rêvait de devenir un artistre peintre ou un architecte?

Ainsi, de chapitre en chapitre, le lecteur alterne entre la vie réelle du Führer et celle que Schmitt imagine si Hitler était devenu un peintre. En fait, il suppose que l'Histoire, avec un grand H, aurait été fort différente, que jamais la Seconde guerre mondiale n'aurait eu lieu.

En effet, il apparaît clair pour l'auteur que le mouvement de droite antisémite aurait été privé d'un orateur charismatique capable de mobiliser les foules, comme l'a été Hitler.

Bon, il s'agit bien sûr de suppositions qui ne pourront jamais être prouvées. Par contre, on sent bien que Schmitt a fait un immense travail de recherche pour appuyer la rédaction de ce roman. Plusieurs hypothèses tiennent la route, à mon avis, bien que parfois il pousse la symbolique un peu trop loin comme, par exemple, donner une épouse juive au Hitler sorti de son imagination.

Une lecture intéressante et divertissante, même si parfois on a l'impression d'assister à un cours d'histoire. Par moment, on a l'impression que l'auteur ne voulait pas éliminer certains détails qu'il avait déterrés après de longues heures de recherche, sans que cela n'ajoute vraiment à l'histoire.

Je lui donne quand même un 7/10.