lundi 20 août 2007

Chronique gauloise no 25

L’esprit de clocher.

(Rouen, le 30 juin 2007) – Une fois installés dans notre nouvelle chambre d’hôtel et après une petite période de repos, nous partons vers le centre-ville de Rouen en empruntant le petit métro dont la station la plus près est située hors-terre. En effet, le métro de Rouen est un hybride entre le train de surface et le métro en tant que tel.

Le trajet est en ligne directe et nous émergeons de terre à la place Foch, bordée par le Palais de justice. Le temps est relativement beau et il fait raisonnablement chaud : la promenade à pied s’annonce agréable.

Je n’en reviens pas de toute la pierre qui a été taillée au cours des siècles en France. Par exemple, à Rouen, on trouve dans le même quartier trois imposantes constructions religieuses : la cathédrale Notre-Dame de Rouen( 1150-1250, environ), l’église Saint-Maclou (1437- 1537 environ) et l’abbatiale Saint-Ouen (1318-1549), tous munies de clochers imposants dont la précision du travail nous donne l’impression qu’ils sont en dentelle de pierre.

Je ne suis pas Français, voilà sans doute pourquoi je n’arrive pas à comprendre les raisons qui ont incité les Rouennais à construire, parfois en même temps, trois immenses temples religieux qui, en bout de ligne, partagent les mêmes objectifs; c’est un peu redondant à mon avis. Il me semble qu’une seule belle et grosse cathédrale aurait suffi pour répondre aux besoins des ouailles de la ville. M’enfin, c’est partout comme ça en France, le moindre petit bled perdu possède son église ou sa cathédrale du 13e, 14e ou 15e siècle, dont la dimension est parfois égale, en volume, à l’ensemble des maisons de la commune réunies!

Mais le pire dans tout ça, en ce qui concerne Rouen, c’est que pour commémorer Jeanne-d’Arc, celle qui entendait des voix, ils ont construit une église aux allures modernes en 1979 à un jet de pierre des trois autres! Que de dévotion, ma foi, que de dévotion! Mais dans le fond, un clocher de plus ou de moins, plus personne n’en sait le compte à Rouen.

Nous avons terminé la visite à une terrasse tout près du musée Pierre Corneille, un fils de Rouen né en 1606. Pour une rare fois depuis le début du voyage, il fait assez chaud pour manger sans chandail ou pardessus.

En soirée, nous savons qu’il y a des projections d’œuvres de Monet sur la façade de la cathédrale. Mais voilà, comme le soleil se couche tard en France, les projections ne débuteront pas avant 23 h. Le hic, c’est que le métro ferme à 22 h 30! Ça nous fait une bonne excuse pour rentrer tôt à l’hôtel, nous sommes fatigués.

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