Je crois qu'il n'existe personne de plus désemparé -- et par le fait même de plus ridicule -- qu'un homme pas habitué de faire l'épicerie hebdomadaire et qui, parce que sa blonde fait du surtemps au travail, doit aller s'acquitter de cette tâche à sa place. Cet homme ridicule, c'était moi ce soir...
Pourtant, parce que ma blonde est terriblement méthodique, elle m'avait fait une liste très précise des items à acheter avec le prix de chacun pour ne pas que je me trompe, pour que j'achète ce qui est en spécial et pas ce qui est hors de prix.
Première station
L'homme s'enfarge pour la première fois au IGA
C'est donc gonflé de confiance que je me présente en personne au IGA. Première mission, des cerises de terre -- en spécial, bien sûr. Tourne, retourne dans le rayon des fruits et légumes. Passe, repasse dans les mêmes allées... yousqu'elles sont batince! Entre-temps, j'aperçois le rayon des champignons, bonne affaire, y'a en justement sur ma liste. Mais il me semble qu'ils ne sont pas comme d'habitude, ils sont bien plus gros. Faut-il que je les achète quand même?
Imaginez l'homme en grande réflexion existentielle devant des barquettes de champignons, qui n'arrive pas à prendre une décision. N'est-ce pas une scène navrante?
Quant au basilic, il n'a pas l'air tellement frais... Pis les épinards, où est-ce qu'ils les cachent, derrière les boîtes de Corn Flakes, je suppose! Grrr! Ah! Mais que vois-je à proximité du comptoir des mets chauds pour apporter? Ben oui, des cerises de terre! Alleluia! Je pourrai enfin sortir du IGA.
Deuxième station
L'homme s'enfarge pour une seconde fois chez Maxi
La liste chez Maxi est encore plus courte que celle d'IGA. À l'oeil, ça va être une étape rapide et sans problème. Je décide de prendre un petit panier à main, vu qu'il n'y a pas beaucoup d'articles à acheter. D'entrée de jeu, je passe dans le département des fruits et légumes puis je traverse le supermarché vers les rayons réfrigérés pour trouver les premiers articles de ma liste, les litres de lait, sans oublier de prendre les essuie-tout au passage. Je suis rendu un véritable king de l'épicerie!
Bon, qu'y a-t-il maintenant sur ma liste : raisins, mangue, céleri, laitue... MERDE!
Ma blonde qui -- vous l'ai-je dit? -- est très méthodique, n'a pas placé les items sur la liste dans l'ordre qu'on les retrouve au supermarché. C'est la première fois qu'elle me fait le coup, je suis désorienté.
Je retraverse le supermarché vers mon point de départ... les laitues sont tellement grosses, et je dois en prendre deux, que je n'ai plus de place dans mon petit panier à main. Je dois donc aller chercher un chariot à roulettes, de véritables monstres chez Maxi. Évidemment, celui que je prends a une roue faussée, n'avance pas droit et fait clac-clac-clac-clac en roulant. Ah, misère.
Il ne reste plus qu'un item sur la liste : le fromage cottage. Pour une fois, je suis chanceux, le comptoir des fromages et charcuteries est tout juste à côté des fruits et légumes. J'y trouve le fromage Ricotta, le fromage Feta mais pas la moindre trace de fromage cottage. Cinq minutes plus tard, je le trouverai enfin à l'autre bout du Maxi.
Ouf, c'est terminé. Il ne me restera plus que la bagarre finale avec les maudits sacs de plastique que je n'arrive jamais à ouvrir! Une vraie torture! Vive les épiceries avec des emballeurs!
Troisième station
L'homme s'enfarge une dernière fois au Métro
Si, au départ, je manifestais une confiance sans équivoque, j'avoue que maintenant c'est avec appréhension que j'entreprends la dernière étape de mon chemin de croix épicier alors que je devrai affronter la plus longue liste d'articles. Évidemment, je n'ai pas pensé d'amener un crayon avec moi pour biffer à mesure les articles trouvés, ce qui fait que j'ai dû relire la liste au complet au moins vingt fois pendant mon périple pour être sûr de ne rien oublier.
J'ai compris que je ne pouvais plus me fier à ma liste pour me retrouver dans le supermarché. La preuve, ça commence par le fromage qui se trouve à peu près au milieu du commerce. Je trouve facilement les pains à sous-marin mais je rencontre ma première énigme tout de suite après : les pâtes à pizza carrées... Je crois les avoir sauf que, sur ma liste, c'est inscrit 2,50 $ et sur le paquet 3,29 $. Non, ça ne se peut pas que ma blonde se soit trompée de 31,6 % dans le prix. Ce n'est pas son genre du tout. C'est certain, ce n'est pas ce que je dois acheter. Mais y'a pas d'autre chose de ressemblant dans le coin. Peut-être que c'est cela finalement. Oh! et puis, d'la marde. Je lui demanderai et je reviendrai demain s'il le faut!
Finalement, comme je connais un petit peu plus l'organisation logique (?) du Métro, je trouve pas mal tout sans difficulté même le fromage Ricotta qui, ici, est situé tout près du fromage cottage! Comment voulez-vous qu'un homme s'y retrouve si les supermarchés font exprès pour ne pas utiliser les mêmes méthodes de classement des produits!
Une fois sorti du dernier supermarché, je croyais bien avoir traversé toutes les épreuves. Erreur. Il m'en restait une : trouver de la place dans le frigo pour tout mettre! Mais en poussant un peu avec le pied, on y arrive toujours...
P. S. : La vérification de fin de soirée, au retour de ma blonde, a démontré que j'ai finalement acheté au moins un produit hors de prix au lieu de celui qui était en spécial... Zut de zut!
-----
Le titre de cette chronique est inspiré de la chanson Écoute pas ça de Jean-Pierre Ferland.
jeudi 11 octobre 2007
C'est l'histoire d'un gars dans un IGA...
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)

Aucun commentaire:
Publier un commentaire