Le problème avec une autobiographie, c'est que l'auteur peut y mettre que ce qu'il veut bien. C'est d'ailleurs tout aussi vrai, mais souvent dans une moindre mesure, pour une biographie dite «autorisée».
Michel Sardou, avec toute franchise, ne s'en cache pas : il ne nous dit pas tout! À son avis, il y a des grands pans de sa vie qui sont inintéressants ou qui doivent tout simplement demeurer privés.
Et qu'on n'en parle plus n'a pas la structure de l'autobiographie traditionnelle qui présente la vie de l'auteur selon un ordre chronologique. Sardou a d'ailleurs refusé les demandes de son éditeur en ce sens. À la place, il s'agit plutôt d'une longue réflexion sur les éléments les plus importants de sa vie, de la manière d'une abeille qui butine de fleur en fleur sans suivre scrupuleusement l'ordre des années.
Cela prend la forme, en grande partie, d'un dialogue fictif avec sa mère, décédée, qui joue souvent le rôle d'avocat du diable. Elle tente de lui faire ajouter des détails qu'il oublie volontairement, l'accuse de tourner les coins ronds et le remet à l'ordre quelquefois.
En soi, ce livre est quand même un événement puisque Sardou n'a jamais vraiment parlé de lui auparavant. L'image de la couverture le représente parfaitement : Sardou un ours qui se tient souvent dans sa tanière, qui peut être gentil mais, qui peut aussi mordre quand on l'attaque. Sans jamais entrer dans les détails, il parle de sa carrière, de ses parents et de ses amours, en particulier ses trois mariages et les filles de passage.
Mais toujours, on sent derrière les mots l'attitude de celui a l'impression de n'avoir rien à raconter, qui se fout d'à peu près tout et qui, en fin de compte, aimerait bien qu'on lui foute la paix. Un peu comme s'il s'était senti obligé d'écrire ce livre contre son gré.
Par contre, le style est agréable, mélangeant la réflexion sérieuse à des propos sarcastiques, avec une teinte d'humour qu'il maîtrise bien. Ainsi, même si on regrette souvent qu'il ne se rende pas jusqu'au fond des choses, cela est parfaitement compensé par le plaisir de lire.
Ma note : 6,5/10
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